Rozay, 1737 [Œuvre principale]

Un modèle d'un instrument baroque français du XVIIe siècle. L'instrument est situé dans le village français de Rozay-en-Brie, dans l'église Notre-Dame-de-la-Nativité.

On sait peu de choses sur l'origine de l'instrument. Nous connaissons les noms de certains des organistes de l'église de Rozay aux XVIe et XVIIe siècles, mais ils ont presque certainement joué sur l'instrument de la renaissance antérieure. L'église avait déjà un instrument au XIVe siècle. Une petite partie de son buffet d'orgue est encore préservée.

La tradition dit que l'instrument actuel date de la première moitié du XVIIIe siècle, peut-être de 1723, avec pour constructeur Louis-Alexandre Clicquot (1684-1760), mais il n'existe aucun document pour prouver cette affirmation. D'autres sources affirment que François Deslandes a obtenu le contrat pour construire un nouvel orgue et qu'il a terminé le Positif en 1723. Malheureusement, il est mort en 1729 et n'a pas terminé l'orgue. Louis-Alexandre Clicquot a terminé l'orgue en 1737. Dans tous les cas, des parties de l'instrument proviennent clairement du XVIIe siècle, probablement réarrangées en 1737 au plus tard. Le panneau de tirage d'origine du XVIIe siècle, y compris les étiquettes de tirage, a permis de restaurer l'état de l'instrument du XVIIe siècle. La disposition de ses étiquettes de tirage (fournissant des indices pour les tirages divisés) correspond exactement à l'état préservé de la soufflerie. Le cœur du Grand Orgue provient d'environ 1680, mais de nombreuses pièces sont d'origine antérieure, probablement du XVIe siècle.

La caractéristique spéciale de cet instrument est le point de séparation, qui se situe entre le do central et le do dièse pour les tirages divisés (tous les Cornets commencent encore au do central, cependant). C'est aussi le seul orgue français du XVIIe siècle ayant encore ses claviers d'origine en état de jouer, les claviers ayant été autrefois touchés par les membres de la dynastie d'organistes Couperin, dont la maison, Chaumes en Brie, est située à proximité.

Au début du XIXe siècle, l'orgue était dans un état déplorable, presque oublié et sur le point de s'effondrer. En 1854, l'orgue a reçu un nouveau système de soufflerie. Néanmoins, environ 95 % de ses pièces et tuyaux d'origine ont été préservés. La première restauration plus importante de l'instrument a eu lieu en 1930-33 par Gabriel d'Alencon. Il a modifié la spécification et construit de nouveaux claviers. Les originaux ont été entreposés. La deuxième restauration par Yves Cabourdin, achevée en 1996, a restauré le design original de l'instrument du XVIIe siècle. Les claviers d'origine ont été remis en place et les modifications de 1933 ont été annulées.

Sources :

Brochure de l'inauguration de l'instrument en 1996.
Page web de l'Association des amis de l'orgue de Rozay.
Page web orgbase.nl.
Remerciements spéciaux à Philippe Lecossais, l'organiste titulaire, pour son invitation chaleureuse et son accueil.